Mon empreinte écologique et comment réduire les émissions de carbone chez moi ?

Dans le cadre de son programme de recherche sur la transition écologique, le STATEC a développé une méthode d’estimation de l’empreinte carbone du Luxembourg. Cette empreinte carbone comptabilise les émissions directes et indirectes de dioxyde de carbone (CO2).  

Les émissions directes correspondent aux émissions émises par les ménages luxembourgeois sur leur territoire, par exemple lors de l’utilisation d’un chauffage au mazout ou au gaz naturel.  

Les émissions indirectes correspondent aux émissions émises à l’étranger lors de la production de biens et services qui seront utilisés par les ménages luxembourgeois, par exemple lors de la production au Japon d’une télévision qui sera ensuite exportée vers le Luxembourg. 

Au cours des années 2015-2019, l’empreinte carbone du Luxembourg était relativement stable avec une valeur moyenne de 22.0 t CO2/habitant pour une année, soit environ 60 kg CO2 par habitant et par jour. 

En 2020, à la suite des réductions d’activités liées à la pandémie COVID, l’empreinte carbone s’est réduite de 15% atteignant la valeur de 51 kg CO2 par habitant et par jour. 

L’empreinte carbone est un nouvel indicateur qui n’est pas encore calculé régulièrement dans tous les pays. Malgré cela, l’OCDE a par le passé réalisé un exercice d’estimation et de comparaison des empreintes carbone de 80 pays : en 2018, le Luxembourg avait la plus grande empreinte carbone (21.5 t CO2/hab.) devant Brunei et Hong-Kong. Les Etats-Unis se classaient quatrième mondial avec une empreinte de 17.6 t CO2/hab. L’empreinte carbone moyenne pour l’Union européenne était de 7.8 t CO2/hab.  

À noter que ce sont principalement les émissions indirectes qui gonflent l’empreinte carbone luxembourgeoise par rapport aux empreintes des autres pays européens. 

Les principaux produits responsables de l’empreinte carbone du Luxembourg sont, par ordre d’importance :  

• le transport,  
• la construction et  
• les produits alimentaires.  

Le transport représente environ 23 % de l’empreinte carbone. Décarboner la mobilité est certainement l’axe majeur d’une stratégie qui viserait à réduire notre empreinte. Cela peut se faire par des améliorations technologiques des moyens de transport (électromobilité, voiture plus légère, …) et par des changements de comportement (report modal vers les transports en commun, réduction du nombre de vols en avion à des fins de loisir, …).  

La construction est responsable d’environ 12 % de l’empreinte carbone. Dans ce domaine, le choix des produits utilisés dans les bâtiments est crucial mais on peut également penser à l’optimisation des surfaces habitables comme moyen pour réduire notre empreinte.  

Les produits alimentaires couvrent, quant à eux, 10 % de l’empreinte luxembourgeoise. Au-delà des modes de production, le régime alimentaire choisi par chacun peut avoir un impact significatif sur l’empreinte. Une étude du LIST publiée en juin 2022 a calculé que le passage à un régime végétarien réduirait de moitié l’empreinte carbone alimentaire. 

Lors des différentes conférences que j’ai données auprès des jeunes, j’ai pu constater qu’ils étaient inquiets face aux urgences environnementales que sont le changement climatique et la perte de la biodiversité. Réduire son empreinte carbone est un moyen facilement mobilisable à leur échelle pour aider à répondre à ces urgences et diminuer son éco-anxiété. Mais, au-delà des changements comportementaux individuels, il faudra également des changements systémiques au sein de notre économie pour atteindre une empreinte carbone durable de 1.5 t CO2/habitant/an. La transition écologique vers une économie verte et circulaire est un combat qui doit être mené à tous niveaux. Les jeunes réclament ce changement de paradigme à nous de les aider à le mettre en œuvre.