Risques liés au changement climatique et comment les atténuer ?

Oui, sans aucun doute. Outre les attentes et les exigences en matière de surveillance, les entreprises et les institutions financières devraient se préparer à résister aux impacts des risques liés au changement climatique. Parallèlement, elles doivent informer en priorité leurs employés, leurs clients et leurs partenaires des mesures essentielles requises pour promouvoir une économie durable et résiliente. En outre, elles devraient également intégrer ces impacts dans divers aspects de leurs opérations, tels que l'approvisionnement, les polices d'assurance, l'offre de produits et les stratégies de tarification.

Compte tenu de la nature spécifique des risques climatiques, les organisations font généralement appel à des « canaux de transmission ». Ces derniers représentent des chaînes de causalité reliant les facteurs de risque climatique à d'autres types de risques "classiques", tels que le risque de crédit, le risque opérationnel, le risque de marché et d’autres encore.

Si une entreprise dépend par exemple d’un sous-traitant situé dans un secteur géographique exposé à un risque accru de catastrophes naturelles, son exposition au risque de discontinuité opérationnelle augmentera au fil du temps si les conditions climatiques changeantes continuent de se détériorer.

Dans le cadre de son plan d’action sur le financement de la croissance durable, l’Union européenne vise à réorienter les flux de capitaux vers des investissements durables afin de parvenir à une croissance durable et inclusive. En conséquence, les institutions financières en général, et les banques en particulier, seront encouragées à concevoir des produits « respectueux du développement durable » pour atteindre cet objectif.

Les entreprises (et les particuliers) auront donc de plus en plus accès à des solutions et produits financiers spécifiques pour anticiper le changement climatique et s’y adapter. Elles réduiront ainsi leur vulnérabilité potentielle face aux risques climatiques tout en contribuant activement au financement de projets et d’investissements propices à une transition verte.

Ainsi, nous nous attendons donc, dans les années à venir, à une vague accrue d’innovation financière dans ce domaine.

La gestion future des risques liés au changement climatique introduit de nombreuses complexités subtiles, dont l’une concerne la composante temporelle associée au risque climatique.

Dans de nombreux secteurs, comme celui de la banque par exemple, les modèles d’entreprise sont généralement conçus pour une durée de 5 à 10 ans. Anticiper l’impact du changement climatique et élaborer une stratégie sur une période beaucoup plus longue, de 15 à 20 ans, posent des problèmes importants en raison des nombreuses incertitudes associées. La disponibilité des données et la prévisibilité des scénarios climatiques rendent difficile l’intégration des considérations climatiques dans un modèle d’entreprise « classique », tout comme l’intégration des nouvelles technologies et des solutions innovantes mises au point pour atténuer le changement climatique et y faire face.

L’analyse scientifique du changement climatique progresse pourtant très rapidement, avec l’apparition constante de méthodologies et de données appropriées à la gestion des risques. Les entreprises devraient donc renforcer progressivement leur capacité à intégrer pleinement les risques climatiques à leurs pratiques de gestion des risques. 

Chez Deloitte, nous nous engageons à faciliter la résolution de ces problématiques. Il y a trois ans, nous avons créé une plateforme collective (la conférence MOMENTUM) qui vise à favoriser une collaboration active et un dialogue ouvert entre les parties prenantes qui ont fait du changement climatique et des risques environnementaux une priorité. En offrant cet outil, nous pouvons aider chaque participant à améliorer leur compréhension et à développer des stratégies efficaces pour gérer ces questions.