Investment Update Juin 2023

L’intelligence artificielle permet et promet

Le mois de mai a été porteur pour les marchés après plusieurs mois d’hésitation. La performance sur les actions globales est proche de 2,5%. En effet, l’année a commencé fort : les marchés globaux ont savouré une belle performance de plus de 5% en janvier, et ont souffert ensuite de plusieurs mois de performances moribondes. En mai, ils sont donc repartis à la hausse, poussés notamment par la Technologie aux États-Unis qui surfe sur la vague d’innovation et de gains de productivité promis par l’adoption progressive de l’intelligence artificielle (IA).

Bien entendu, cette euphorie boursière a ses raisons, mais elle est diamétralement opposée à la tendance qu’affichent les indicateurs économiques : il apparaît clairement que les hausses de taux opérées depuis 2022 emportent lentement mais sûrement l’économie mondiale vers une phase de récession.

Inutile de dire que nous sommes en présence d’un marché extrêmement polarisé qui présente un très faible nombre de valeurs surperformant l’indice (notamment aux États-Unis), et se retrouve essentiellement poussé par les secteurs ayant le plus souffert en 2022 : la Technologie, les Services de Communications (Meta, Alphabet, etc.) et la Consommation Discrétionnaire (Amazon, Tesla, etc.). Certes, les indices grimpent, mais ils sont quasi exclusivement poussés par ces happy few et la participation plus large des différents secteurs et industries reste encore limitée.

Le nombre de valeurs surperformant l’indice est au plancher et la disparité réside également dans les différents styles d’investissement. Par exemple, les indices de petites capitalisations se placent loin derrière les indices de grandes capitalisations. Le style Value est à l’équilibre depuis le début de l’année et les marchés émergents sont la lanterne rouge, postés derrière les marchés développés. Dans un marché si étroit, la question de la soutenabilité de cette hausse est légitime. Ce sont surtout la sous-performance des petits capitalisations et des marchés émergents, deux segments très cycliques, qui envoient des signaux d’avertissement.

En termes économiques, les estimations de croissance pour le premier trimestre ont été mises à jour, générant la surprise dans la sphère économique. D’après les dernières données, l’économie allemande aurait bel et bien traversé une récession avec deux trimestres de croissance négative, entre le quatrième trimestre 2022 et le premier trimestre 2023. La consommation aurait fortement reculé les trois premiers mois de l’année et aurait ainsi fait basculer l’économie en récession. Cette situation est quelque peu en contraste avec l’effet de soulagement né d’une crise énergétique minimisée grâce à une diversification réussie en matière d’approvisionnement. Toutefois, l’Europe enregistre malgré tout une croissance positive mais molle de seulement 0,1% à l’issue du trimestre.

Sur le plan obligataire, les taux ont connu un mouvement haussier sur la deuxième partie du mois après une trajectoire plate depuis plusieurs semaines. Un bombardement de nouvelles sur la crise du plafond de la dette aux États-Unis, de discours plutôt prudents sur l’inflation par les banquiers centraux américains et des chiffres économiques résilients à court terme, notamment sur l’emploi, ont fait grimper les taux américains à 10 ans jusqu’à 3,80% vers la fin du mois pour finir à 3,65%. L’Europe a connu également de la volatilité : les taux allemands ont remonté, notamment le taux à 10 ans, qui est passé à plus de 2,50% pour la première fois depuis mars, mais le mois a clôturé en-dessous de 2,30%. Sur les taux, la rigidité de l’inflation, celle de la partie sous-jacente surtout, continue d’inquiéter alors que la faiblesse de la croissance devrait insuffler un vent porteur. Cela dit, saluons le retour à la normalisation de la corrélation entre actions et obligations : il constitue le point positif incontournable après une année 2022 très compliquée où les obligations n’ont pas joué leur rôle d’amortisseur. Dès lors, si le stress sévit du côté actions, les obligations devraient apporter de la diversification cette fois-ci, sachant que les problématiques d’inflation reculent et que la majeure partie de la hausse des taux semble appartenir au passé.

L’environnement macroéconomique reste donc peu propice à la prise de risque. C’est pourquoi nous continuons de recommander une légère sous-pondération des actions. Sur le plan géographique, la neutralité reste de mise entre un marché américain porté par la Technologie et l’euphorie autour de l’IA et les marchés européens favoris des investisseurs puisqu’ils restent bien moins chers et profitent d’une dynamique sectorielle plus équilibrée qu’aux États-Unis. Seuls deux secteurs, l’Énergie et l’Immobilier, ont enregistré une performance négative depuis le début de l’année en Europe alors qu’aux États-Unis, seuls 4 secteurs ont affiché une performance positive.

Le corolaire d’une sous-pondération en actions est une vue positive sur les obligations. Les taux ayant grimpé, les revenus qu’elles offrent sont devenus plus attractifs en comparaison des années précédentes. Une faible croissance combinée à une inflation qui s’installe sur une pente baissière constituent deux éléments positifs pour la classe d’actifs, notamment via les bons du Trésor américain. Dans la poche obligataire, le crédit Investment Grade passe d’une vue positive à neutre, avec les écarts de rendements qui risquent de s’écarter en cas de récession. Les sous-segments les plus risqués tels que les dettes à haut rendement et émergentes restent en territoire négatif.

Sur le plan sectoriel, nous privilégions la Technologie, qui profite d’une tendance très forte sur le thème de l’IA, ainsi que les Services aux Collectivités, connus pour leur côté défensif et la stabilité de leurs revenus.


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